CELUI QUI VISITAIT LE CHÂTEAU DE COUCOU HIBOU

Résolution post-pause, j’ai décidé que désormais, mes articles auraient tous des noms construits sur la même forme, parce que je me suis rendue compte que trouver le titre, c’était souvent la partie la plus difficile du job. Du coup, j’ai opté pour un hommage à ma série préférée de tous les temps (dans la catégorie comédie, je précise, je veux pas vexer Buffy !), parce que j’ai trouvé ça cool et surtout parce que j’avais la flemme de réfléchir à autre chose.

Il y a deux semaines, on a eu quatre jours de congés parce qu’on bosse en Allemagne et que c’était Carnaval. Je me rends compte que cela nécessite quelques explications pour ceux d’entre vous qui ne pratiquent pas le germain couramment. Donc en gros, l’Allemand est l’être sérieux et droit dans ses Birkenstock 360 jours par an. Les 5 autres jours, il met ses habits de lumière (et par là, il entend n’importe quoi qui puisse le faire ressembler à Elvis, à un clown ou à une sorcière – et attention, pas une sorcière genre Alyssa Milano, non le genre bien flippante avec nez crochu et poireau sur le pif) et il s’enfile en cinq jours l’équivalent de la production mondiale de bière. Il boit donc, il chante, il danse, et il avale encore plus de saucisses qu’en temps normal – si tant est que ce soit possible.

I am sexy and I know it
I am sexy and I know it

Tout ça pour dire que, pour permettre à nos collègues germaniques de s’encanailler un peu, la boite ferme et, nous, Français, on a droit à quelques jours de libre pour profiter des charmes méconnus du mois de février. Tu trouves ça injuste ? Rappelle-toi que quand pour toi, le 14 juillet, c’est brochettes-rosé, pour moi…ben, c’est boulot.

On a donc profité de notre week-end prolongé pour partir sur un coup de tête passer deux jours à Heidelberg. Située à 1h30 de Strasbourg, cette ville est réputée pour être l’une des plus jolies d’Allemagne, et connue notamment pour son université ce qui, en clair, signifie qu’il y a environ un bar par habitant. Une information qui aurait dû nous motiver à nous y rendre bien plus tôt, quand nous n’étions encore qu’un jeune couple fougueux et engagé dans une relation à trois plutôt perverse avec le Mojito. Et pourtant, nous avons attendu d’avoir notre petit greffon à deux pattes avec nous pour aller explorer les charmes de la capitale du romantisme teuton. On est maso, que veux-tu ?

Sérieusement, on en avait tellement rêvé de ce premier week-end à l’étranger (enfin, est-ce vraiment l’étranger quand tu y vas tous les jours que Dieu fait depuis 7 ans pour moi et – mon Dieu ! – 18 ans pour Schatzi ?), on s’en moquait un peu de là où on allait tant qu’on était tous les trois. Après l’épisode Malaga en novembre dernier, et un mois de janvier chargé niveau boulot, cette parenthèse ne pouvait nous faire que du bien, d’autant que la météo a joué en notre faveur.

Heidelberg n’a pas volé sa réputation, c’est vraiment une ville magnifique, qui nous a fait penser à Budapest ou à Prague de par son architecture et sa construction autour d’un fleuve (le Neckar en l’occurence). La principale attraction touristique de la ville, c’est l’immense château situé sur les hauteurs de la ville, que notre Simon maniaque de la chouette a automatiquement rebaptisé « château de coucou hibou ». Je suis pas sûre qu’un volatile ayant fait du zieutage compulsif par gros yeux globuleux sa marque de fabrique soit à même de se payer un château du XIIIème siècle (Franck Ferrand, sors de ce corps !), à moins que lui aussi ne se soit dégoté un job bien payé d’assistant parlementaire. Enfin, du coup, il était juste ouf de voir en vrai la demeure de son pote à plumes et on a même eu du mal à l’en faire sortir une visite terminée. D’autant plus que, pour accéder au dit-château, il nous a fallu prendre un funiculaire, soit un autre motif d’intense réjouissance pour le Lapin (un « tou tou tain » – sa façon de dire « train », et non, on n’a JAMAIS appelé cela un « tchou tchou » devant lui, ni nous, ni la Nounou !).

Après l’épisode château, on s’est baladés le long des berges du Neckar, et on a fini par arriver sur une belle rive aménagée avec une grande étendue d’herbe où Simon a pu courir et se défouler sous les yeux de sa maman flipette du tombage à l’eau (et donc passablement nerveuse dès qu’il franchissait la distance minimum de sécurité de 5 m entre lui et la flotte). En prime, il y avait des dizaines de canards en liberté que Simon a pu approcher de très près (si je vous dis qu’il a essayé de se mettre sur une patte et de faire « coin coin » pour passer pour l’un des leurs, vous le trouverez chelou ?).

Tels parents, tel fils, la nouvelle obsession de petit Lapin, c’est de prendre « l’apéyo ». Je vous rassure, il n’en est pas encore à hésiter entre pastis pur ou piscine, mais il nous faut pour autant l’admettre : on lui a transmis l’amour du petit coup en terrasse (euh que les choses soient clairs, petit coup dans le sens « boire », hein, pas pratiquer l’exhibitionnisme entre deux tournées d’Heineken !). Du coup, on s’est posés à l’extérieur sous un gros plaid et une lampe chauffante, et Schatzi a pu s’enfiler quelques bibines en justifiant cela par le fait que c’était par respect pour la culture allemande. Idem pour le repas du soir, quand Monsieur s’est senti obligé d’avaler une Schnitzel de la taille du Luxembourg pour faire honneur à ses hôtes (et pourtant partiellement compatriotes) germaniques. L’histoire ne dit pas que la mienne était au moins aussi grosse et que j’ai tout fini quand même, en bon puits sans fond que je sais parfois être. Mais bon, j’avais l’excuse de l’excursion à rallonge chez notre poto le hibou qui m’avait fatiguée.

Voyager avec un enfant, c’est clair et net, c’est très différent des virées qu’on se faisait lorsqu’on était que tous les deux. Ca a certains inconvénients, mais aussi beaucoup de charme par d’autres aspects.

Le négatif :

– Simon était tellement excité de dormir à l’hôtel qu’on a eu un mal fou à l’endormir (dès qu’on bougeait un orteil, il se dressait dans son lit en criant « Coucou Papa Maman » !)

– Forcément, tu revois à la baisse le nombre de bars que tu écluses avant d’aller manger, de même que l’horaire où tu vas prendre tes repas (pour Simon, 19h, c’est 19h ! 19h !!! Remarque, vu qu’en Allemagne, ils ont fini de bouffer alors qu’il fait même pas encore nuit, là encore, on peut plaider pour le respect des coutumes locales).

– Tu peux difficilement te promener main dans la main compte tenu du fait que l’un pousse une poussette vide tandis que l’autre essaie de suivre un petit Lapin lancé à grande vitesse sur les pavés heidelbergeois.

Le positif :

– Tu t’attires spontanément la sympathie de tout le monde, ce qui te permet d’obtenir par exemple une place assise dans le funiculaire ou une deuxième tournée de Curly à l’apéro.

– L’hôtel croit faire plaisir à ton enfant en mettant sur les oreillers des sachets d’ours Haribo, mais comme il n’a pas encore le droit de manger des bonbons, c’est toi qui les boulotte.

– Tu peux rester bloquée dix minutes au même endroit parce que l’enfant a vu un truc absolument fascinant du style bouche d’égoût ou pigeon qui bouffe du pain, et donc en profiter pour admirer l’architecture, le paysage etc. Bref, pour prendre ton temps et ne pas tout faire au pas de charge comme tout bon touriste qui a un planning de visites et souhaite s’y tenir.

– Tu vois les choses à travers les yeux de ton petit accompagnateur. Franchement, moi, les châteaux, habituellement, c’est pas ma tasse de camomille, mais là, voir Simon émerveillé par la hauteur des tours ou la taille des pierres, c’était juste merveilleux.

Même si Schatzi et moi sommes tombés d’accord sur le fait qu’on est revenus plus fatigués qu’avant de ce week-end, on a pleinement kiffé ce moment tous les trois, parce qu’au final, entre les déplacements, les week-ends avec Hugo et les diverses choses de prévues à droite, à gauche, on en a trop rarement. Et c’est pile ce qu’il me fallait après un mois de février très compliqué…

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La moins pire du lot (Simon n’était pas hyper-coopératif)
Entre nous, Coucou Hibou, il a pas un peu la folie des grandeurs ?
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Schatzi rêve du même dans sa cave. Moi pas.
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La famille tronche chelou
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Enième pause banc en pierre (Simon les aime d’amour)
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L’instant clair-obscur de Schatzi
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Un canard a dit à sa cane…
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Shoot de bonheur
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« Boire un…
…coup ! »

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